Retrouvez ci-dessous le compte-rendu de la soirée Alumni (2024)
Table 1 : Vécu du Premier Emploi
→ Transition entre le monde universitaire et professionnel
La temporalité de la prise de poste a été très différente selon les professionnels. Pour certains, il a été difficile de faire redescendre la pression après des années d’études intenses, et ne rien avoir à faire a pu être vécu comme un vide. Cela en a conduit plusieurs à chercher un poste de psychologue rapidement, tant pour des raisons financières que par une forte envie de travailler. Certains jeunes professionnels ont donc accepté des postes éloignés et avec des petits temps au début de leur carrière. D’autres ont ressenti le besoin de prendre du temps pour eux, de vivre des expériences personnelles comme prendre des vacances ou partir en voyage. Enfin, certains ont mis plus de temps à trouver un poste, car les offres disponibles ne correspondaient pas aux critères qu’ils avaient établis (ex: la distance, le domaine d’activité).
→ Écouter son désir
Une participante a souligné la nécessité d’être authentique avec soi-même. Être clair avec ses désirs en tant que psychologue lui a permis de ne pas tomber dans le piège d’accepter des postes qu’elle ne voulait pas vraiment.
→ Recherche d’Emploi
Pour certains, il est nécessaire d’avoir un réseau et de se faire connaître auprès des autres professionnels afin d’être identifié. Cela a notamment été souligné par ceux qui ont souhaité se lancer en libéral dès la sortie du master. D’autres considèrent que le premier réseau à avoir est celui des anciens tuteurs de stage, avec qui il est important de garder le contact pour qu’ils puissent relayer les offres.
→ Entretiens d’Embauche
Une participante a mis en avant l’importance de se fier à son instinct, notamment en ce qui concerne la façon dont le professionnel présente le service et l’équipe lors des entretiens d’embauche. Une autre a ajouté que, le psychologue étant souvent un peu extérieur à l’équipe, il est crucial de bien s’entendre avec le chef de service, qui est souvent présent lors de l’entretien.
→ Concessions et Adaptations
Certains ont dû faire des concessions, notamment en ce qui concerne la réalisation de bilans. Ces bilans étaient souvent demandés par les établissements pour des questions de financement. Ils ont dû concilier le fait qu’au début de leur carrière, ils n’étaient pas forcément compétents pour faire passer des tests, avec les attentes des équipes à ce sujet.
Certaines choses restent toutefois non négociables pour certains professionnels. Ils mettent en garde contre l’acceptation de « n’importe quel poste », surtout ceux mal rémunérés ou avec de mauvaises conditions de travail. Ceux qui ont fait le choix d’accepter plusieurs temps partiels en même temps ont constaté l’aspect chronophage de cette situation. De plus, il peut être difficile de s’y retrouver dans la clinique et de s’intégrer aux équipes lorsque l’on est présent peu de temps chaque semaine.
→ Gestion Vie Professionnelle et Vie Personnelle
Certains considèrent que le travail, contrairement à l’université, permet d’avoir l’esprit plus disponible pour aborder sa vie privée. En effet, certaines échéances universitaires, comme les mémoires ou les rapports de stage, occupent beaucoup d’espace psychique et peuvent contaminer le reste de la vie, d’autant plus que l’on a tendance à travailler chez soi. Une participante a souligné la souffrance présente dans de nombreuses équipes et la nécessité d’avoir des ressources extérieures, comme des amis proches, pour faire face à cette situation.
→ Besoins Post-Université
Plusieurs professionnels ont exprimé le besoin de s’ancrer théoriquement dans un courant. Pour une participante, être pris dans la pratique clinique peut parfois laisser peu de temps pour réfléchir, ce qui fait parfois regretter l’université.
Table 2 : Travail pluridisciplinaire/institutionnel
Cette table ronde était consacrée au travail pluridisciplinaire et institutionnel. Nous avons discuté des bénéfices du travail pluridisciplinaire, de la place du psychologue dans l’équipe, et de son intégration, notamment lors du premier emploi.
Premièrement, nous avons discuté des nombreux bénéfices du travail pluridisciplinaire pour le psychologue et l’institution. La pluridisciplinarité est essentielle car elle permet de répondre à la complexité des besoins des patients, souvent touchés dans plusieurs domaines de leur vie. Un accompagnement efficace nécessite une diversité de compétences. Le psychologue apporte un regard différent et crucial, représentant les droits et la subjectivité du patient. Il enrichit l’équipe avec des connaissances en psychopathologie, tout en concrétisant et simplifiant ces connaissances pour une bonne transmission. Le psychologue joue également un rôle de régulation dans le système institutionnel, particulièrement lors de dysfonctionnements. Par ailleurs, créer un espace de décompression est un apport significatif, aidant à gérer le stress au sein de l’équipe. La pluridisciplinarité permet aussi de diffracter le transfert et de diluer la responsabilité, ceci apportant une meilleure contenance malgré certains risques. Travailler en équipe offre une dynamique collective et une diversité d’approches, contribuant à la transmission et à la convergence des informations pour une vision plus complète de chaque situation clinique.
Deuxièmement, nous avons exploré la place du psychologue au sein de l’équipe pluridisciplinaire et les moyens de la défendre. Bien que les médecins occupent souvent une position prédominante, le psychologue doit revendiquer son autonomie pour ne pas être perçu comme une option secondaire. Le turn-over complique cette intégration, soulignant l’importance de défendre activement sa place par l’affirmation de soi et de ses compétences, en justifiant cliniquement ses décisions en s’appuyant sur le code de déontologie par exmeple. Une stratégie efficace pour s’intégrer consiste à répondre d’abord aux besoins médicaux de l’équipe, établissant ainsi sa légitimité. Il est également crucial de comprendre les attentes de l’équipe concernant le rôle du psychologue, en déconstruisant les représentations idéalisées. Les jeunes psychologues, fraîchement diplômés, peuvent être perçus comme incompétents, un défi personnel important à surmonter. Le secret partagé pose une autre difficulté, nécessitant de bien informer les professionnels et les patients des limites de la confidentialité. Ainsi, la confiance de l’équipe concernant les analyses du psychologue est essentielle. Enfin, repérer la place et l’image du psychologue dans l’équipe, en s’intéressant à l’historique du poste, est déterminant pour influencer positivement la perception actuelle de son rôle.
Enfin, nous avons partagé des conseils pour s’intégrer au sein d’une équipe. La bienveillance envers soi-même est indispensable, particulièrement en tant que jeune professionnel en phase d’apprentissage. Même s’il est crucial de définir des limites claires, d’établir un cadre de pratique et d’incarner pleinement sa posture professionnelle, il est normal que des erreurs surviennent. La communication et la proximité avec les collègues jouent un rôle central, ainsi, il est essentiel de distinguer les aspects personnels et professionnels pour éviter les ragots et la triangulation. Participer à la vie institutionnelle et aux temps informels est également important. Laisser sa porte ouverte montre notre disponibilité et notre engagement. L’humilité est aussi une qualité indispensable, accepter que d’autres membres de l’équipe puissent établir une bonne alliance avec les patients est essentiel. Parfois, il faut accepter d’avoir le rôle du « mauvais », celui qui pose des questions décalées ou dérangeantes, mais il faut garder à l’esprit que cela peut ouvrir de nouvelles perspectives et encourager la réflexion collective. Par ailleurs, créer sa place au sein de l’équipe grâce au lien avec les patients peut être un atout. Par exemple, favoriser les échanges et les orientations, que ce soit des membres de l’équipe vers le psychologue ou inversement, contribue à une bonne intégration. L’utilisation des emails est aussi un bon outil pour prendre du recul et formuler des arguments posés. Enfin, maintenir des sessions d’intervision avec ses anciens camarades de Master, surtout durant les premières années de pratique, permet d’obtenir des conseils, de discuter de situations complexes et de réfléchir à sa posture et à son cadre professionnel.
Table 3 : Supervision et formation continue
Au cours de cette table ronde nous nous sommes intéressés à la supervision et à la formation continue. Nous nous sommes demandés comment trouver son cadre de supervision approprié et avec quelles modalités. De même nous avons échangé des conseils pour penser la continuité de la formation à la fin du diplôme, cela avec des contraintes évidentes à prendre en compte tels que son coût ou les impératifs institutionnels (agenda, formations recherchées, etc).
Le point peut-être le plus saillant qui est ressorti est la temporalité à tenir compte pour penser sa supervision et sa formation continue. Les professionnels présents ont pu témoigner d’un temps de rencontre nécessaire avec le métier à la sortie du diplôme, en particulier pour sentir son “soi psychologue” et donc comprendre ses réels besoins pour sa pratique.
Concernant la supervision, différentes options ont pu être analysées. Si l’intervision entre collègues ou anciens du master présentait un avantage de coût, elle trouvait ses limites dans le cas d’un groupe hétérogène où les pratiques seraient trop divergentes (référentiel théorique, problématiques abordées différentes, personnalités trop disparates), de même que l’absence de professionnels plus expérimentés et extérieurs au groupe pouvait diminuer la valeur ajoutée aux échanges. Cette supervision était néanmoins unanimement reconnue indispensable pour travailler ses failles tant personnelles que professionnelles, mais aussi pour mettre une distance nécessaire avec des situations difficiles et limiter ainsi les risques d’épuisement.
Au sujet de la formation continue, les différents professionnels ont surtout rappelé l’enjeu de la formation pour l’emploi, que ce soit l’orientation de sa formation en fonction de son projet professionnel (formations reconnues et appréciées par les employeurs qui nous intéressent) mais aussi l’importance de négocier, une fois en poste, la pertinence pour sa pratique d’une formation souhaitée et par là la prise en charge de celle-ci par l’employeur.
À noter enfin que l’approche plurielle comme formation initiale a été souvent reconnue comme un avantage au regard du marché du travail, une approche donc à valoriser au moment de la recherche d’un futur emploi.
Table 4 : Attentes VS réalités
Cette table ronde était consacrée à l’échange autour des attentes à plusieurs moments du parcours en psychologie clinique et à la réalité du métier de psychologue telle que rencontrée sur les lieux de stage, en milieu professionnel à la sortie du Master ou actuellement pour les cliniciens les plus aguerris.
Certains professionnels ont choisi un début de carrière en libéral, directement après leurs études, afin que leurs attentes soient plus en conformité avec la réalité. Pour eux la question du salaire a été le premier motif de ce choix. En effet, les salaires en tant que psychologue en début de carrière à plein temps sont modestes pour ce niveau d’études, même si certaines conventions peuvent être plus avantageuses (convention 66). De plus, en institution les temps partiels sont fréquents, surtout pour les jeunes diplômés. L’activité en libéral permettant ainsi de dégager des salaires plus confortables. Certains étudiants ont rebondi sur le fait qu’une installation en libéral en tant que jeune diplômé pouvait aussi avoir son lot de contraintes telles que la solitude, le manque de soutien en cas de difficultés et un développement des compétences plus faibles lié à l’absence de travail pluridisciplinaire. Un participant avançait l’intérêt de s’installer au sein d’un regroupement de professionnels, éventuellement paramédicaux ou spécialistes de la santé mentale, au sein d’un même cabinet afin de pouvoir bénéficier d’une expertise partagée.
Une autre psychologue a évoqué son parcours après avoir obtenu le diplôme, son projet a été de réaliser un doctorat. Après avoir mûri sa question de recherche pendant le Master et postulé à des bourses, son projet a été concrétisé. Encore en doctorat, elle nous confie pendant cet échange une réalité moins compliquée que ce à quoi elle s’attendait en termes de charge de travail. Un autre psychologue récemment diplômé nous a confié avoir trouvé un poste qui correspondait à ses attentes, cependant il a dû pour cela accepter des postes éloignés de son domicile et à temps partiel.
Plus généralement, il est ressorti de la discussion une difficulté fréquente à garder le sens du métier liée à certaines contraintes institutionnelles visant toujours plus d’évaluations, de travail administratif, diminuant ainsi le temps consacré aux patients. Ces injonctions institutionnelles et politiques ont créé une désillusion pour une partie des professionnels quant à la place de l’hôpital comme lieu de soin. Certains s’appuient sur le bénéfice apporté aux patients, qui leur rappelle le but pour lequel ils se sont engagés dans cette profession. D’autres s’appuient sur leur créativité, sur le lien humain qu’ils entretiennent avec certains patients et/ou collègues pour garder un sens et entretenir leur motivation à exercer.
Table 5 : La relation patient-thérapeute
Lors de cette table ronde, nous avons exploré en profondeur la relation thérapeutique entre le patient et le thérapeute, mettant en lumière ses multiples facettes et complexités.
→ L’alliance thérapeutique des deux côtés
La question de l’alliance ne se pose pas seulement du côté du patient. Le psychologue peut lui-même ressentir des affects négatifs vis-à-vis du patient ce qui peut freiner le travail et la relation dans le cas où il n’en prend pas conscience et ne prend pas le recul nécessaire pour en faire quelque chose.
→ Temporalité et temps de la rencontre
Ce temps varie en fonction du suivi, mais également tout du long avec parfois des allers et retours. Le psychologue peut avoir le sentiment que la confiance est installée, tandis que celle-ci peut varier en fonction des sujets abordés, mais aussi des évènements vécus par le patient en même temps que le suivi. La question de la temporalité amène aussi à s’interroger sur la demande. Celle-ci peut varier dans le temps, dans sa nature, mais aussi être absente dans certains cas. Cela nécessite de respecter la temporalité du patient et d’installer un cadre qui permettent à la relation d’évoluer. D’après les échanges, ce cadre est externe mais aussi interne.
→ Le cadre interne
Le cadre interne peut évoluer en fonction de la journée, de l’état mental du psychologue et selon la problématique du patient. Certaines situations complexes soulevées lors de ces échanges nous ont amené à considérer l’importance de bien se connaître. Se connaître permet d’identifier ses limites, ses biais cognitifs, son état mental. Cette connaissance de soi permettrait d’apporter un levier dans le suivi, plutôt que des obstacles.
→ Psychologue idéal VS réalité
Le décalage entre la vision idéale du psychologue et la réalité a soulevé des réflexions qui ont permis de pointer l’importance d’accepter les “erreurs”, d’accepter de ne pas être parfait, et ainsi d’accepter de sans cesse se repositionner. Cela nous a amené à considérer l’intérêt de la supervision, de l’intervision et de toute instance permettant de questionner sa pratique avec des pairs.
→ “Un psychologue ne doit jamais accepter ou faire des cadeaux”
Cette idée reçue a permis d’échanger sur la question des cadeaux dans le suivi thérapeutique. Il a été mis en avant que certains cadeaux permettent aux patients d’exprimer leur gratitude, parfois à défaut d’une possibilité de paiement. Il semblerait que dans certaines situations les cadeaux soient donc “thérapeutiques” pour le patient dans sa dimension symbolique. Il est du rôle du psychologue d’identifier ce que signifie ce geste, plutôt que de refuser d’emblée de peur d’une trop grande proximité dans la relation. Un point de vigilance a également été pointé : les cadeaux peuvent orienter le psychologue vers de la sympathie. Du côté du psychologue, offrir un cadeau peut également être un moyen de mettre fin à un suivi (lors d’une démission, ou d’un changement de poste par exemple) en apportant une symbolique dans le lien. Cela permet d’éviter le sentiment d’abandon chez le patient.
→ Disponibilité en dehors des séances
Selon que le psychologue soit en libéral ou en institution, sa disponibilité varie. Certaines orientations et psychothérapies permettent une flexibilité, et une disponibilité importante telle que les thérapies dialectiques dans la prise en charge des personnes avec risque suicidaire par exemple. La disponibilité varie donc en fonction des missions, de l’orientation thérapeutique, ou encore du cadre externe et interne du psychologue.
→ Relations complexes
La personnalité, l’histoire, les limites du psychologue etc. orientent la manière dont celui-ci appréhende les différentes problématiques. Ainsi les difficultés ressentis dans les relations thérapeutiques sont très personnelles et variables en fonction du psychologue. Il a été noté que l’équipe est importante dans le cas de situations difficiles puisqu’elle permet d’aider à la prise de recul. Le maintien d’une certaine distance peut être utilisé par certains professionnels afin d’avoir une meilleure gestion de ses propres affects, ce que peut permettre l’humour par exemple. Le cadre interne intervient également pour aider le professionnel à se positionner. La notion d’authenticité est aussi apparue avec l’idée que les affects négatifs, les difficultés ressentis, peuvent être exprimés dans la psychothérapie.
→ Transfert et contre transfert
Une situation de transfert et de contre-transfert amoureux a été partagée, suscitant des échanges très riches. Le transfert peut troubler et perturber le professionnel, qui peut lui-même ressentir des affects en réponse à ce transfert, soulignant l’importance de ne pas rester seul face à ces situations. La supervision et l’analyse personnelle sont des outils cruciaux pour prendre du recul, aidant à distinguer ce qui provient de soi de ce qui relève de la problématique du patient. L’authenticité constitue également un levier essentiel pour avancer avec le transfert dans le cadre de la thérapie. Ce partage d’expérience a aussi mis en lumière que chaque psychologue progresse à sa manière avec les ressources dont il dispose. Il n’existe pas de solution universelle pour gérer le transfert.
Finalement, nous avons pu en conclure, que ce soit pour le transfert ou contre transfert, et aussi pour la relation patient-thérapeute en général que la connaissance de soi, le cadre interne et le soutien des pairs sont les ressources dont dispose le professionnel pour trouver le meilleur chemin avec le patient.
Table 6 : L’évolution du métier de psychologue
→ Les profils des personnes accompagnées ont changé
Une forme de “deuil du public antérieurement accueilli” serait à faire. Les cas de plus en plus “lourds” représentent la majorité des prises en charge. Plusieurs facteurs pourraient en être à l’origine : le peu de “temps psycho”, bien qu’il augmente progressivement, il ne permet pas de répondre à la demande. Ceci induisant des listes d’attentes très longues pour des patients, qui ne reçoivent que rarement un accompagnement durant cette attente. Le parcours de soin est donc bouché à beaucoup d’étapes, induisant une prise en charge des cas les plus “urgents” et donc souvent, des situations de crises.
→ Manque de moyens financiers, matériels, humains…
Egalement, certain.es professionnel.les ont exprimé parfois ressentir un manque de moyens mis en place sur leur lieu de travail, ceci pouvant induire par exemple un manque de formation pour répondre à l’augmentation des cas “complexes” nécessitant des connaissances solides et concrètes.
→ Psychologue et médecins, complémentaires ou adversaires ?
La séparation entre les métiers de psychologues et les médecins est dépendante des institutions, de manière générale une complémentarité est observée avec chacun ses missions. Il est constaté qu’au vu de l’évolution des demandes et de l’intensification des cas “lourds”, les médecins psychiatres utiliseraient moins leur titre de thérapeute. Ceci pouvant être mis en lien avec des questions de rentabilité, de pression à l’efficacité dans la prise en charge, présente chez la plupart des métiers tournant autour du soin, y compris dans le métier de psychologue où “prendre le temps” est censé être une base. En lien avec cette pression à la rentabilité, des demandes de prise en charge groupale émergent.
→ Evolution des attentes des patient.es
Les professionnel.les constatent également, qu’avec l’évolution de la vision du métier de psychologue et l’accès à l’information via internet, les patient.es arrivent parfois avec une demande spécifique. Nous avons discuté majoritairement de la demande “d’efficacité” et de techniques “prouvées scientifiquement”. Une forme de demande de “l’urgence”, qui ne colle pas forcément à la réalité d’une temporalité d’accompagnement.
→ L’évolution des temps de prise en charge
Une hypothèse pour l’avenir est de dire que l’accompagnement en espace public (hôpitaux par exemple) serait poussé vers l’efficacité et vers des prises en charge de plus en plus “courtes”. Les accompagnements sur du long terme eux seraient majoritairement orientés vers du libéral et donc du privé.
→ L’évolution de la vision du métier de psychologue
Enfin, la vision du métier de psychologue se démocratise depuis plusieurs années, notamment suite à la vague de la Covid-19 où il était “important d’avoir son psy”. Un autre aspect de l’évolution de la vision du métier concerne une “évolution de la gestion de la souffrance en individuel” où le psychologue deviendrait un point de repère et presque le seul endroit où la personne peut gérer sa souffrance. Or, il existe plein d’autres espaces où l’émotion, la souffrance peuvent être vécues et la profession n’a pas vocation a entraîner la personne dans une forme de dépendance à son égard !